La femme et la vie au foyer
La femme aide aux champs, mais son rôle se déploie surtout au sein du
foyer.
- La maison
La maison ibère basique est constituée d’une salle principale avec le feu,
où s’organise la vie, et de pièces plus petites spécialisées, comme le
garde-manger.
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Une maison ibère (F.Riart) |
- Les tâches de la maison
Dans ce type de maison, elles avaient trois tâches principales :
cuisiner, coudre et tenir la maison.
Cuisiner
Les femmes étaient responsables de
l’alimentation : elles moulaient les céréales pour faire du pain et des
galettes, elles fabriquaient les récipients pour la cuisine, elles préparaient
le lait et les conserves de nourriture et veillaient sur la provision d’eau et
la provision de nourriture.
Coudre et s'habiller
Toutes les femmes ibères cousaient et
prenaient soin des vêtements. Filer, tisser et broder étaient des activités
plutôt réservées aux femmes de l’élite aristocratique.
L’iconographie de l’art ibère nous laisse
surtout des représentations de femmes au statut social élevé ; cela nous
permet de nous faire une idée de comment elles étaient vêtues.
La femme ibère aisée portait des tuniques
de lin ou de laine peintes ou tissées de motifs colorés. Elle portait aussi une
grande quantité de bijoux et accessoires de verre ou de métal (boucles
d’oreilles, plaque-boucle, pendentifs, diadème…). Les prêtresses se couvraient d’un
manteau les épaules et la tête (surmontée d’une coiffe conique).
L’entretien de la maison
Elles étaient responsables de l’entretien
du foyer : elles veillaient à la provision de bois de chauffage, à la
propreté de la maison et elles prenaient soin des animaux domestiques.
La femme et la famille
· L’amour
On a peu de renseignement sur ce domaine, car la vie intime laisse peu de
restes archéologiques et que nous n’avons pas de texte de référence sur le
sujet. Cependant on sait que les ibères prenaient soin d’elles : on a
retrouvés des alabastres et aryballes (petites bouteilles) d’onguents et
parfums.
·
La maternité
Un extrait du livre de Strabon, un géographe grec, décrit comment les
femmes accouchaient parfois au milieu des champs :
« Toutes ces femmes barbares, en effet, travaillent à la terre; à
peine accouchées, elles cèdent le lit à leurs maris et les servent. Souvent
même, elles accouchent dans les champs, lavent leur enfant dans le courant d'un
ruisseau près duquel elles s'accroupissent, et l'emmaillottent elles-mêmes. »
STRABON, livre III, chapitre
III
La société ibère, comme la plupart des sociétés avant notre ère,
considérait la femme surtout comme vecteur de vie. L’importance donnée à la
maternité se traduit dans le domaine religieux.
·
L´éducation
Les enfants étaient élevés par les femmes. Elles étaient responsables de
leur éducation. Des jouets comme ceux-ci ont été trouvés dans des maisons
ibères. Ces jeux étaient des outils de socialisation, qui illustre la
préoccupation des ibères pour l’éducation des enfants.
jeux en terre cuite - Musée de Lleida
Les femmes prenaient aussi soin des plus âgés, qui restaient à la maison.
Les femmes des groupes sociaux les plus élevés avaient surement accès à
l’écriture, une des caractéristiques de l’aristocratie de l’époque.
La femme et la Société
·
Vie publique
·
Religion
On trouve cependant aussi quelques indices d’une possible participation de
la femme à certains rituels, en tant que prêtresse. Il semble que ces fonctions
étaient occasionnelles et réservées à
l’élite aristocratique. La Dame d’Elx est peut-être un exemple de la façon dont
se vêtaient les prêtresses. Artemidor
d’Ephèse, géographe grec, nous décrit les vêtements des femmes ibères vues
durant son voyage sur les côtes de la péninsule ibérique (aux alentours de 100
av.J.-C.). Sa description est très proche des habits de la Dame d’Elx :
·
La mort
Les femmes plus aisées et plus puissantes étaient inhumées elles aussi dans des urnes cinéraires mais avec des objets et des ornements plus riches, parfois sous de petits tumuli. Des armes furent trouvées dans certaines sépultures féminines, comme ailleurs en Europe à la même époque. Dans la tombe de la Dame de Baza, statue du musée de Madrid, le défunt a été identifié comme étant une femme de 20 à 25 ans, et la tombe comportait des armes.
La femme et la Société
·
Vie publique
Anna Maria Garrido, archéologue :
« […],
les femmes ibériques ne furent pas de simples spectatrices du monde extérieur.
On les trouve dans d’autres sphères de la vie, comme dans les grandes
cérémonies, jouant de la musique et dansant. On ne sait pas si elles détinrent
le pouvoir, mais il est certain qu’elles eurent un rôle important dans les
alliances politiques. »
·
Religion
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Dieu Bes de Gebut - Musée de Lleida |
La femme bénéficie d’un statut spécifique dû à la maternité. Le principe
féminin créateur avait une grande importance dans la société ibère.
Certaines figurines d’argile du dieu d’origine libyque et égyptienne Bes
ont été trouvées sur des sites archéologiques ibères. La présence de
représentations d’une divinité protectrice du foyer, de la maternité et des
nouveau-nés illustre l’importance des femmes (responsables de ces domaines) au
sein de la société ibère. Une divinité semblable, la déesse grecque de la
fertilité Démeter, est grandement représentée.
A l’époque ibérique, des cérémonies de passage et d’initiation avaient lieu
dans des grottes cachées. Les restes archéologiques de l’époque ont souvent un
lien avec l’iconographie du loup : monnaies ilergètes (Musée de Lleida) ou
encore stèle ibérique trouvée à Osona (Musée Episcopal de Vic-©Ramon
Batllés) avec des représentations de cet animal.
D’après l’analyse des objets porteurs de cette iconographie, ce symbole pourrait
être en relations avec les rituels pratiqués dans les excavations. Selon Julio
González-Alcalde, archéologue et anthropologue spécialiste des croyances
ibères, les grottes seraient la représentation symbolique de l’utérus maternel
où l’initié doit surmonter sa condition humaine grâce à l’intervention d’une
divinité liée au loup.
Ainsi, nous ne sommes pas
certains que la femme ibère intervenait directement durant les cérémonies, mais
l’interprétation de Julio González-Alcalde montre que le concept de de féminité
et de maternité avait de l’importance.
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Dama d'Elx, Palais d'Altamira, Elx |
« Certaines femmes ibériques portaient des colliers
de fer et de grandes armatures à la tête, sur laquelle elles posaient
un voile à la manière d’une ombrelle, qui recouvrait le visage. Mais d’autres
femmes s’accrochaient un petit tympanon autour
du cou qu’elles serraient fortement à la nuque, à la tête et jusqu’aux oreilles
et qu’elles pliaient vers le haut, sur les côtés et derrière. »
·
La mort
Le rituel funéraire était basé sur l’incinération.
Les femmes de basse extraction sociale étaient incinérées et leurs cendres
disposés dans une urne cinéraire en céramique, de la même manière que les
hommes du même niveau social, mais accompagnées d’objets spécifiques et
significatifs comme des morceaux de vêtement ou des ornements personnels.
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Urne cinéraire et couvercle, Nécropole de Pedrós
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Les femmes plus aisées et plus puissantes étaient inhumées elles aussi dans des urnes cinéraires mais avec des objets et des ornements plus riches, parfois sous de petits tumuli. Des armes furent trouvées dans certaines sépultures féminines, comme ailleurs en Europe à la même époque. Dans la tombe de la Dame de Baza, statue du musée de Madrid, le défunt a été identifié comme étant une femme de 20 à 25 ans, et la tombe comportait des armes.
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Dame de Baza |
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